Et voilà, cela fait dix ans que je suis là. Que je sous-vis de ce côté de l’Atlantique. Dans cette Nouvelle France où les ascenceurs semblent ne pas exister, à avoir traversé tous les milieux montréalais et s’être fait continuellement montré la porte. Mais, à la différence de pas mal, je suis un survivant. Au bout de dix ans, chiffre non officiel, 75 % des Français installés repartent dans la mère patrie ou ailleurs (et les autres?). Le mythe ne fonctionne plus et faudrait peut être y regarder plus près... Pas mes affaires.

Cela faisait longtemps que j’avais pas mis les pieds aux Foufs. Vraiment ? Depuis presque 10 ans. Le dernier truc que j’avais été voir était Neurosis et Bloodlet. Les Foufs vues de Montréal, ce n’est plus ce que cela a dû être il y a une petite vingtaine d’années. M’enfin, le mythe fonctionne encore et les Foufs vivent leur vingtaine assez tranquillement. Presque trop sagement. Mais, à leur décharge, l’offre en concerts « undergrounds » a explosé ces dernières années un peu partout sur la ville. Le punk rock a difficilement fait sa place à Montréal.

Ce concert est annoncé depuis 6 mois, je crois bien. Je dirais pas depuis le retour de tournée du Cobra Noir mais presque. Leur tournée a croisé celle des Floridiens de la Montagne sacrée (et oui y a des montagnes en Floride !) et finalement du label No Idea de Floride. Je suis allé à reculons à ce concert. Plein d’à-prioris, de jugements définitifs et –faut bien le dire- totalement stupides. J’avais jamais mis les pieds dans le Zoobizarre à Montréal (ni à Bordeaux d’ailleurs d’où ils sont originaires).

Cela fait déjà quelques temps qu’on entend parlé de cette galette qui devait proposer des remix « dance » de quelques morceaux de l’excellent trio noise rock Kurt. Le disque est là. Et comme je pouvais le craindre les remixs ne sont pas transcendants et ne revisitent pas réellement les chansons. On a droit sur « tricks on dub », à un Kurt version dub, à oublier. Puis « black cat » dub et drum and bass, c’est mieux mais pas de quoi se rouler par terre non plus. « riot royal » un morceau accéléré tout simplement, même si la relecture de la guitare est inspirée cette fois ci.

Et revoilà le groupe de Washington DC pour un troisième album de hardcore old school, punk rock mélodique, tiré du bon tonneau...pour des straight-edge ! Good Clean Fun cultive depuis ses débuts un certain sens de l’humour lui permettant de commenter les us et coutumes, et autres travers de la « scène » punk-hardcore internationale. Les paroles sont toujours aussi bien vues et rigolotes autour des thèmes du moment (the myspace song, between christian rock and a hard place, a little bit emo little bit hardcore…).

La capoëira n-est pas faite pour CHEVREUIL, que ce soit dit. Trop lourds et trop physiques les nantais. La virevolte n-est pas dans leurs cordes. C-est du gros et du gras qu-il leur faut. L-apparition du clavier m-insupporte à souhait, je n-aime pas ses mélodies, l-apport de STEVE ALBINI dans ces conditions ne veut rien dire. Les morceaux sont longs et ne me disent rien qui aille... rien... Même le titre avec JAMIE STEWART (XIU XIU) qu-on entend marmonner au loin sur le dernier morceau de l-album ne me dit rien qui aille.

TODD c-est le nom d-un groupe comprenant un ex HAMMERHEAD, que tous les bons vieux rockeurs connaissaient dans les années 90 pour peu que la NOISE ait été leurs tasses de thé. Des USA au UK, il n-y a qu-un pas, et ce Craig CLOUSE s-est depuis basé à Londres où Southern l-a croisé avec son groupe au fameux festival des ALL TOMORROWS PARTIES... Bref, le deuxième album de TODD est une petite bombe lorsqu-il te tombe dans l-entrejambe... Un coup de bruit dans les mirettes, pensez UNSANE et compagnie, voix en disto, guitares en pature et rythmiques savamment « marteau piquées ».

Ce duo basse batterie est une jolie surprise en provenance de Tours. Virginie frappe sur la batterie pour un jeu pas très volubile, plutôt droit, épuré, kit minimum vital. David (entendu aussi dans Kraken Oxen) est à la basse et au chant. Ambiances cold, new wave. Pas si loin d’un Joy Division au plus près de l’os. D’un Bauhaus minimaliste et âpre. Au-delà d’une mélancolie surfaite, Duet distille une musique qui nous plonge dans une dépression ascensionnelle ?!

Le printemps s’installe tout doucement sur la vieille Europe. Le soleil jaillit des nuages. Le moral remonte. Il est grand temps de s’enfiler le disque qui collera au mieux avec le retour des beaux jours. « electric electric » est peut être cet album qui constituera la bande son des premières chaleurs…en tout cas c’est un bon compromis pour les amateurs de solides mélodies émo punk rock dans lignée de Second Rate, Seven Hate, Dead Pop Club, All Systems Go, Flying Donuts.

Incantations, musique habitée, expérimentations pleines de soupirs, de chuchotements et de cris. On y retrouve toutes les sonorités chères au label canadien : violon, violoncelle, guitare, orgue et touti quanti... (joués comme d-habitude par les proprios du label...) Cette CARLA BOZULICH met sa petite musique en oeuvre dans un excellent premier album sur CONSTELLATION (les 2 précédents sont sur DiCristina Stair Builders Records).