VIALKA Plus vite que la musique autoproduit 2007

VIALKA Plus vite que la musique autoproduit

Le duo auvergnat composé de Marylise Frecheville et d-Eric Boros élabore un univers intriguant et déroutant, barré à souhait, qui m’évoque les DOG FACED HERMANS que j’ai eu la chance de voir lors d’un festival en 1995 et dont le côté bordélique m’avait alors séduit La musique de VIALKA suit la même démarche et affiche le même esprit et si l’on a parfois du mal à s’y retrouver, il importe de faire un effort d’écoute ; le jeu en vaut largement la chandelle. Le duo étoffe ses compos au gré de ses voyages et de ses rencontres, nombreux et visant les parties les plus reculées du globe, puisant dans les musiques souterraines traditionnelles et modernes de tous pays une inspiration inépuisable Ce disque rend parfaitement compte des essais de VIALKA, qui œuvre à cela depuis le début de la décennie et commence donc à maîtriser les expérimentations qui caractérisent son style musical. On y trouve des éléments math-rock, world, de la chanson (noyée dans les bribes d’éléments musicaux très divers et superbement vitriolée par Eric et Marylise), des élans bruitistes, Marylise s’essayant même à un chant façon Castafiore sur « Opera brut ». Et au final, c’est du VIALKA et ça ne ressemble plus à aucun des styles précités. A la manière de groupes comme Kabu Ki Buddha ou Bananas at the audience, VIALKA brasse, mixe, malaxe et triture tous ces éléments pour en faire quelque chose méconnaissable et captivant, en y insufflant ce grain de folie qui manque à tant de formation Ecoutez donc « Trop tard » et sa guitare virevoltante, « Plus vite que la musique, le monde tourne » et ses sonorités enfantines sur fond de math-rock, le superbement médiévalisant « Menestrels » où les choeurs assurés par Eric font merveille. Puis, plus loin, « Everyone’s talking (no one’s listening) » qui avec ses « hey » nous catapulte dans des contrées proches des balkans et nous régale d’accents folkloriques pervertis par des sonorités de guitare lourdes et enjolivés par des breaks dont le groupe a le secret, presque jazzy et qui contribuent grandement au pouvoir de séduction de son univers Puis pour finir, « Grenade » tout d’abord, joyeux bordel à base de rock acide sur chant aux paroles ironiques et à l’esprit dénonciateur. Des guitares sauvages et plombées viennent relever le tout, appuyées par une batterie elle aussi magnifiquement volubile. Et enfin un « Gulag song » dépouillé, très calme et qui nous offre un duo vocal merveilleux En incluant à tout ça un « Incacapable » de toute première bourre en intro du disque, tentative jazz-rock réussie à peine plus posée que ce qui va suivre, on obtient là un disque marquant. Un album pas forcément accessible à tous mais qui réjouira ceux qui auront su dépasser leurs à-prioris et s’investir dans l’écoute de ce duo unique et époustouflant. http://www.myspace.com/vialka http://vialka.com