ULTRA MILKMAIDS Oldies vol. 1 Manifold 2006

ULTRA MILKMAIDS Oldies vol. 1

Ultra Milkmaids… Tout ce que j’avais pu entendre d’eux m’avait toujours frappé par sa singularité. Un groupe reconnaissable entre mille, et même deux mille (si on veut bien me mettre un millier de groupes de grind et de salsa dans le tas), par l’atmosphère qu’il génère, et décalé par rapport à la scène dans laquelle il s’inscrit… Quelle scène ? Disons qu’ils ont sorti des albums sur des labels de premier plan comme Staalplaat et Ant Zen (c’est d’ailleurs sans doute le seul groupe français à avoir percé et duré dans cette « scène »). Mais en même temps, il paraît que le groupe a fait ses premiers pas dans la scène hardcore / punk (c’était en 1993…). Il y aurait beaucoup de choses à rajouter sur Ultra Milkmaids (par paresse, appelons-les UM), par exemple qu’ils ont pas mal tourné, aux USA notamment. Je garde le reste pour d’autres chroniques. « Oldies vol. 1 » est une compilation de raretés. De vraies raretés : un titre comme « Sti-fell 1 » n’était sorti qu’à 50 exemplaires. Pour le reste ça oscille entre 110 et 500 copies. Bien sûr – cela dit – , il faut apporter quelques précisions. Ces compos sont de très bonnes compos (eh oui, ce n’est parce qu’elles étaient destinés à de petites compilations qu’elles ont été bâclées, hein…). Et ce n’est pas parce qu’elles proviennent de diverses compilations que « Oldies » sonne lui comme une compilation. Au contraire, c’est un disque très cohérent (sans doute parce que la période recoupée est assez brève : 95/97… et puis ça a été remasterisé). Si l’on excepte le lointainement dubesque L.V., « Oldies » est un album de drone. Et quand les Milkmaids (pour les intimes je crois) font du drone (les quatre premiers titres de « Oldies »), ce n’est jamais chiant comme tant de groupes et projets du genre. Parce qu’il y a des couleurs. Des couleurs souvent douces. Parce que les textures sont riches. UM ne mise jamais vraiment sur des structures progressives (comme le fait de façon assez récurrente Oren Ambarchi) – on pourrait même dire qu’il se passe peu de choses dans leur musique –, et pourtant, là non plus ce n’est pas une source d’ennui, tout au contraire. Une montée (structure qui tend finalement au cliché), une progression, sous-entendrait une augmentation d’agressivité. Et UM y perdrait sa personnalité (ou plutôt une de ses personnalités, comme nous le verrons dans le prochain épisode), si singulière – sans doute du fait de cette sensation que le temps n’est plus vraiment de ce monde ? Bon, je ne vais pas non plus être trop élogieux : mon album préféré reste de loin « Peps » et ses guitares triturées / renversées / méconnaissables, mais « Oldies » est un très bon « nouveau » UM. http://www.ultra-milkmaids.com