QUéBEC UNDERGROUND 1962-1972, dix ans d-art marginal au Québec, tome 1 & 2 les éditions médiart, Québec, 1973.

On touche ici au sacrément caché et à une histoire secrète loin des clichés répétitifs de la culture québécoise : les castors, les ours noirs, la bolduc, la bottine souriante, Michel Tremblay, Ti Coq, Denise Bombadier, le sirop d-érable, le stade olympique, la tour penchée, le plateau si exotique et si plate, le vieux montréal, et cies. Au c¦ur du gouffre, l-espace d-un instant revu en 1000 pages ou presque. Toute la trame du Refus global (1948) de Paul Émile Borduas contre le « blocus spirituel », et « pour la place à la magie ! Place aux mystères objectifs ! Place à l-amour ! Place aux nécessités ! ». «Notre sauvage besoin de libération» où comment le surréalisme rebondit au Québec dans un de ces effets le plus tranchant et le plus rigoureux. Le Refus global marque la naissance d-un Québec underground avec l-apparition d-artistes comme Robert Roussil, Armand Vaillancourt, Claude Gauvreau et Patrick Straram (ancien membre de l-IS). Tout est ici doucement repris et réédité. Textes, photos, montages sont immédiatement republiés et lancés dans leur mouvement de l-après-guerre. Bels actes de naissance qui n-apparaîssent pas en mai 1968 ou seulement en octobre 1970. La rupture n-en est pas une. Les moyens sont là. On plonge dans les revues comme Parti Pris (1962), Ti Pop, les Groupes du Nouvel age (1964), le projet de la fusion des arts (1969), l-opération Déclic (nov. 1968, en hommage au vingt ans du refus global), de l-Osstidcho (pour Hostie de Show / putain de concert) à Infonie (1967), groupes de jazz expérimental, etc. Le tome II reprend l-historique de la République des Beaux Arts ou l-histoire d-une grève et une occupation des étudiants en Beaux Arts qui ont entrainé une redéfinition violente de l-art au Québec de nov. 1965 à nov. 1968. C-est comme un rapport officiel d-un temps de grève et d-occupation de locaux. Une rupture profonde qui entraine (ou confine) les groupes à l-UQAM, université ouverte en nov. 1969. À partir de ce lieu, les groupes naissent et radicalisent leurs tons et positions dans un sens plus situ. Quelques revues naissent dont Main mise en nov. 1970 qui sera l-influence première d-Actuel en France. Ces deux tomes sont introuvables et épuisés. J-ai eu beaucoup de chance de les trouver à un prix très raisonnable (20 pièces!). Une réédition serait vraiment bienvenue tant là encore ces faits, gestes et personnages ont sombré dans les oubliettes. On en discutait avec une amie qui a participé à la République des Beaux Arts. Quel dommage de laisser cela dans l-oubli. Totalement épuisé et oublié (Plus facile à trouver, à Paris, vous pouvez aller à la librairie québécoise, Paul-Émile Borduas, Refus global et autres écrits, éd. Typo, Québec)