MILLS OF GOD The Seed autoproduction 2005

L’humilité serait elle des marques les plus évidentes du talent ? Quand on voit (à l’heure actuelle) le nombre d’albums qui sort chaque mois, oui le nombre d’« albums », et quand voit parallèlement qu’un groupe comme Mills of God présente ses petits travaux comme une démo, on est en droit de se poser quelques questions… OK, « démo » parce qu’il n’y a qu’un titre, mais qui dure pratiquement 20 minutes ; « démo » parce que c’est autoproduit, mais quel son ! ; « démo » encore et surtout parce qu’aucun label n’a participé à l’affaire, mais probablement parce que le groupe a eu d’autres chats à fouetter que chercher un label… Ce morceau (The Seed, donc) commence par un doom instrumental riche en infrabasses. Gros son très saturé… ça suinte presque aussi gras que du Sunn0)))… On doit tourner autour de vingt tonnes par accords, si vous voyez ce que je veux dire… Mais à ces climats oppressants succède assez vite un doom beaucoup plus aéré, beaucoup plus stoner, au feeling très seventies (la production reste toutefois très actuelle). Les sons se font plus crunch (dit autrement, moins saturés), le tempo reste soutenu – en l’occurrence LOURD, quoi ! – et les mélodies plus complexes. C’est assez difficile de parler d’un long morceau, d’en retenir des temps forts, parce que la structure, les changements sont très organiques (chaque changement débouchant certes sur un thème) et ce morceau très vivant… Pour moi, un des passages les plus prenants du morceau se situe autour de 9’’00… Mélange entre ce feeling roots et une construction assez épique et aérée à la fois. Côté références, on peut penser au Earth (avec une meilleure maîtrise instrumentale) d’autrefois, à Boris (en moins lourd tout de même), à Botch, plus lointainement aux Melvins… A du très bon en matière de lourd. Cette démo mérite un soutien massif tant le sujet est maîtrisé. Que rajouter ? Mills of God sont allemands. Et comme tout le monde, ils ont leur page Myspace. Sur laquelle ce titre est en écoute dans sa quasi intégralité. Et comme si vous lisez cette chronique, c’est que vous êtes déjà connectés, il vous reste assez peu d’excuses pour les ignorer…

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