LA DIAGONALE DU FOU Unmodern Autoproduit 2008

Après un premier six titres datant de 2006, LA DIAGONALE DU FOU récidive et frappe à nouveau fort avec ce nouveau mini-album, doté lui aussi de six morceaux dont aucun ne met en exergue la moindre faute de goût En effet, le trio parisien perpétue sa recette, génératrice d’originalité, et donc sa spécificité, à travers ces plages changeantes et brutes dans leurs humeurs non sans nous gratifier de mélodies bien travaillées. Le format instrumental leur sied à merveille et leur permet de s’exprimer pleinement, la quasi-absence de voix ne nuisant en rien à la cohérence du disque et encore moins à la valeur des morceaux présentés dessus Dès « Trüd », plans noise, heavy, élans math et inflexions post-rock se téléscopent dans une danse à la fois subtile et endiablée, aussi délicate que violente l’instant d’après, et l’auditeur se laisse happer par la maîtrise du groupe, par la capacité qu’il a à faire cohabiter des ambiances qui au départ pourraient sembler diamétralement opposées. En ce sens, La Diagonale du Fou justifie son appellation tant ses morceaux ressemblent, dans leur sonorités, dans leurs structures, à la diagonale qu’emprunterait un fou : un chemin incertain, tortueux, détourné de son itinéraire initial. Un cheminement fait d’émotions, dont la dominante serait la colère mais auquel il convient d’ajouter une douceur bien utilisée, mise au service de la construction d’une identité ne devant qu’au groupe, et une ingéniosité décisive dans l’association des éléments Ainsi, on se réjouit de « rift », spatial et massif à la fois, mais aussi des quatre titres suivants, de ce disque dans son intégralité, finalement. L’intro de « Mimodram » avec sa voix féminine samplée, un « Mü » aérien et bondissant l’instant d’après, et qui soudain s’assagit, ou encore le fracas de « Torpichën », la puissance de ses rythmes Et pour finir, « Chyma », aux voix enregistrées là aussi remarquables, techniquement bien en place, qui évoquerait Primus par la complexité et la maîtrise instrumentale qu’il dégage Pour conclure donc, un disque qui confirme les espoirs placés en cette formation et annonce une suite qu’on espère rapide et tout aussi aboutie. http://www.myspace.com/ladiago http://virb.com/ladiago

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