BELLINI The precious price of gravity Temporary residence 2009

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Quatuor italien incluant notamment un ex-Girls Against Boys (le batteur Alexis Fleisig), ainsi qu’un chant féminin qui impressionne par son aisance dans tous les registres parcourus (noise, mélodique, mélancolique même en certaines occasions), Bellini signe avec ce nouvel album de caractère une œuvre marquant En effet, son rock multiforme, zébré d’accents noise, évoquant parfois joliment PJ Harvey (« Susie ») visite les styles et les ambiances avec une grande maîtrise. De débuts noise massifs et sans fioritures (excellent « Wake up under a truck » en ouverture) dotés de soubresauts rythmiques du meilleur effet, confirmés par « Numbers » et sa batterie saccadée, ils évoluent ensuite vers des contrées peut-être légèrement plus math…en trompe l’œil puisqu’inmanquablement, une envolée vocale et rythmique nous attend au coin du bois Toutefois, à partir de « Daughter leaving », certains plans de guitares se font plus doucereux, osant même se frotter à ces embardées rageuses, le contraste entre les deux ajoutant à la force et à l’intérêt du groupe On pense à la noise des 90’s, mais aussi à la scène française et aux Dickybird et autres Heliogabale, le groupe affichant ce je ne sais quoi de personnel et d’inventif qui à l’arrivée fait forcément pencher la balance en sa faveur. En outre, c’est Steve Albini qui gère la production et parvient à doter la formation d’un son à la fois chaud et agressif, soigné et près de l’os, qui lui convient parfaitement Plus loin, sur « The man who lost his wings », Bellini fait montre de son savoir-faire dans le domaine instrumental et nous régale de ses alternances rythmiques sur « Save the greyhounds », la guitare incisive de Agostino Tilotta brodant des trames captivantes, à l’image d’ailleurs des climats imposés par le groupe : réalisant l’amalgame habile et parfait entre chaleur et mordant, clarté et plages plus obscures. Sur « The thin line », on a même droit à un duo vocal superbe, Giovanna reprenant ensuite seule les commandes au niveau du chant sur les agités « The painter » et « A deep wound » qui ferment la marche de brillante manière Au final, on tient un bien bel album, qui mêle à une agressivité bien jugulée une beauté récurrente, qui reste intacte au beau milieu des nombreux moments tourmentés qu’exhale ce disque, et risque fort de ne quitter notre platine que de façon épisodique. http://snowingsun.com